vendredi 12 novembre 2010

Regardeuse a dit…




Plus que ce que lisent les gens, ce qui me plaît par-dessus tout est qu'ils racontent le rapport qu'ils ont à la lecture. Où, comment, pourquoi. Dans leur lit, le métro, en marchant. A quelle fréquence. Comment ils les empilent, sur leur table de chevet, près du canapé. S'ils aiment les prêter. En ont-ils toujours un dans leur sac. Et si oui, est-ce un recueil qui ne les quitte jamais ou celui en cours. J'observe avec quoi ils marquent les pages. Une carte postale, un ticket de bus, un "vrai" marque-page ; certains l'ont même en tissu. J'aime savoir s'ils les achètent, les louent, en acquièrent d'occasion ou ne supportent que les neufs. Si leur boulimie est presque maladive (je ne peux m'endormir sans avoir lu, mon désespoir est indescriptible si aucun ne m'attend). J'aime savoir enfin comment ils décident de lire celui-ci plutôt qu'un autre ; une couverture? un article dans la presse ? un auteur dont ils attendent fébrilement la dernière parution ?
Donc, les listes (moi qui les aime tant) n'est pas ce qui m'attire le plus ; j'aime les secrets, jamais dévoilés, des lecteurs avec LE livre qu'ils ont là, aujourd'hui, sur leurs genoux, l'index glissé entre deux pages...
12 novembre 2010 09:05

jeudi 11 novembre 2010




Chemin faisant, j'ai toujours aimé lire. Une évasion, une ouverture sur le monde quand petite, on est enfermée dans un pensionnat. Un savoureux mélange d'auteurs dûment recommandés et d'autres clairement interdits...

Les premières découvertes...

Colette, son goût pour la vie, ses délicieux excès qui ont enchanté ma jeunesse
« Je voudrais dire, dire, dire tout ce que je sais, tout ce que je pense, tout ce que je devine, tout ce qui m’enchante et me blesse et m’étonne; mais il y a toujours, vers l’aube de cette nuit sonore, une sage main fraîche qui se pose sur ma bouche, et mon cri, qui s’exaltait, redescend jusqu’au verbiage modéré, à la volubilité de l’enfant qui parle haut pour se rassurer et s’étourdir... » Les Vrilles de la Vigne

Robert Sabatier
"les allumettes suédoises", une époque aimée et révolue, toute une atmosphère

Balzac, révélation collégienne qui perdure

Muriel Cerf
"les rois et les voleurs", mutine, dérangeante, très ...

Baudelaire, l'ivresse et la beauté des mots

Puis ceux qui vous habitent, les prégnants...

Albert Cohen, solaire, "la Belle du Seigneur"

Heinrich Böll, "L'Honneur perdu de Katharina Blum" courageux, "Portrait de groupe avec dame" fascinant

John Irwing "Une prière pour Owen" profond, lu et relu, un livre qui ne m'a plus quittée

Louise Erdrich, "Ce qui a dévoré nos coeurs" dense, superbe

Richard Powers, "Le temps où nous chantions" chef d'oeuvre

Stephan Zweig "Le joueur d'échec" less is more

Ceux qui  font du bien...

Paul Auster et "Brooklyn Follies" résolument optimiste et plus complexe qu'il n'y paraît

Marie Rouanet "Nous les filles" nostalgie et souvenirs retrouvés

Jostein Gaarder
"le monde de Sophie" interrogatif parce que tout ne va pas de soi...

Merci Enitram, pour cet arrêt sur lecture...mais je vais pester pour en avoir oublié!