mardi 12 février 2008
Battement d'ailes,
"Notre position est 39°9' au nord de l'équateur et 9°34' à l'est du méridien de Greenwich. Ici, le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazuli, les falaises de granit or et argent, la végétation riche d'odeurs. Sur la colline, dans les lopins de terre arrachés au maquis qu'on cultive entre leurs murets de pierre sèche, le printemps resplendit du blanc des fleurs d'amandiers, l'été du rouge des tomates et l'hiver de l'éclat des citrons.
Mais tant de beauté souvent nous ennuie Madame et moi, un désir de monde normal nous envahit et la nervosité nous gagne. Alors pour nous défouler, s'il est impossible d'aller en ville, on fait des trucs un peu fous, comme piquer une tête dans la mer en hiver, dévaler les deux cents mètres du chemin escarpé qui va à la plage sans s'arrêter et puis remonter toujours en courant, nager au large jusqu'au dernier rocher à fleur d'eau, en été aller à pied à Cala Pira et à Punta Is Molentis, pour se baigner à l'aube avant l'arrivée des touristes ou ramasser des asperges à la sortie de l'hiver et, toutes contentes, rentrer les cuisiner en omelette..."
Ces premières lignes ouvrent sur 150 pages prometteuses, des personnages hauts en couleurs, une Sardaigne belle et austère comme on aime, à travers le regard d'une enfant fantasque de quatorze ans...
Les premières pages m'enchantent, déjà curieuse de ce qui est sous-entendu...Milena Agus est surprenante et affranchie, je n'ai pas oublié ma surprise dans les dernières pages de "Mal de Pierres"...
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"Un desir de monde normal nous envahit" - j'aimerais tant que ca m'arrive. Mais c'est beau, je ferme les yeux et je vois l'azur de la mer.
RépondreSupprimerUn monde normal, ça peut aussi faire flipper... J'ai de l'attrait pour le borderline, mais soft par manque d'audace... juste les limites du conventionnel.
RépondreSupprimerCe que j'aime beaucoup, c'est découvrir sous une surface lisse, des profondeurs insoupçonnées.
Ah les mers du Sud...Je ferme les yeux...
Oui cet été "Le mal de pierre" m'avait ravie, j'ai aperçu celui-ci juste hier, ma PAL étant bien haute, j'attends un peu...
RépondreSupprimerC'est tout le contraire pour moi, j'ai attendu que l'envie revienne, doucement, un peu de relecture et là, trois livres très attirants.
RépondreSupprimerJ'avais aimé le ton du "mal de pierre" (que j'avais acheté pour la couverture). J'ajoute celui là à ma liste
RépondreSupprimerL'envie de lire ou d'acheter des livres ne me quitte jamais, au contraire, je me retiens par raison.Internet dévore déjà tellement le temps!
RépondreSupprimerQu'un livre soit beau a tendance à m'influencer! Ariane, ça m'agace d'être aussi sensible à la forme au lieu de ne m'attacher qu'à la substance...
RépondreSupprimerEn fin d'année, j'ai passé des nuits à lire, des livres forts, de ceux qui vous habitent un long moment, j'étais arrivée à saturation, et c'est maintenant que l'envie revient. Bridget, tu as raison, même si la lecture est enrichissante il est loin d'être facile de s'accorder tout le temps nécessaire.
La couverture. Indubitablement, inexorablement, intuitivement, la couverture m'a attirée. Je sais, ce n'est pas com'ça que ça marche un livre. Mais pourtant...
RépondreSupprimerUn bémol ? les "la mer couleur saphir et lapis-lazuli" "les falaises de granit or" aïe, c'est le genre de phrase qui me fait marquer un temps d'arrêt, puis de recul. Ca s'appelle des clichés je crois. Puis je continue, je continue ;-)
Regardeuse.
"Un désir de monde normal" c'est déjà l'assurance d'avoir vécu autre chose. C'est euphorisant !
Ce sont les premières lignes, celles que tu survoles quand tu choisis un livres. Tu fais pareil, rassure moi?
RépondreSupprimerLe premier paragraphe est conçu façon carte postale pour donner l'idée d'un absolu de beauté -qui fonctionne bien sur moi- admis par tous mais qui ennuie les deux personnages.
Je l'ai depuis lundi; donc mardi matin les 150 pages devaient absorbées et moi, contentée... L'histoire m'intéresse MAIS, mais une coquetterie m'agace, mais m'agace!!! Un "Madame" rythme la lecture, comme quand tu écoutes du rap. Hier au soir, je n'ai pas eu envie de le reprendre, mais c'est peut-être moi et mon état d'esprit qui n'étions pas raccord... Je me promets une heure de lecture au soleil cet aprem et on verra...
Ah oui, parce que là je commence à regarder avec concupiscence le "Michel Monnereau", si si je peux dire ça, je le regarde sur le dessus de la pile, le prend dans mes mains, le tâte, je repose, le regarde encore...
RépondreSupprimerAh oui, je connais le toc qui met la rétine en pelote ;-)))
RépondreSupprimerJ'ai compris ce que tu m'expliques : ces clichés-là ont un sens dans ce contexte précis. D'accord.
Le Monnerereau, pour l'amour du dieu tout puissant N'EN PARLE PAS TANT QUE JE NE L'AI PAS LU !!! (vi vi, c'est ça : de la concupiscence ! j'adore que tu aies employé ce terme dans ces ciconstances).
Euh, attends : tu te "promets" une heure de lecture au soleil cet aprum ? Tu veux pas des louanges pour ta pugnacité si ? je rêve...
Regardeuse (t'as vu , on ne peut plus signer directement si on n'est pas chez blogger ; on devient des anonymes, c'est pas sexy du tout).
Ben... je te verrais bien avec un deuxième blog, public celui-là...
RépondreSupprimerQuelques jours de vacances, c'est fait pour ça, des doigts de pied en éventail, taînailler...Mais pour l'heure, une montagne de boulot n'attend que moi :)
Lena, souvent je me laisse tenter par la couverture mais je ne m'en contente pas. Il faut que la caresse continue de susciter l'envie, il faut qu'à l'ouverture, le hasard me fasse croiser quelques mots séducteurs. Il faut que le livre dans la main soit déjà presque à moi.
RépondreSupprimerC'est clair, nous ne lirions plus si la déception devait être trop souvent au rendez-vous...
RépondreSupprimerAriane, j'aime beaucoup tes rapports aux livres, à la nature, à la cuisine... la vie!
Cette lecture tombe à pic. Les premiers rayons de soleil comme chaque année, ont fait resurgir en moi l’envie féroce de retourner en Sardaigne. Je me disais justement cette semaine, que j’irais bien, comme chaque année maintenant, avant que les touristes n’affluent, me faufiler entre les pins, fouler le sable fin et chaud et plonger dans une eau claire aux reflets cristallins. Il va falloir quand même attendre que l’eau de mer se réchauffe encore un peu, cette lecture me fera patienter.
RépondreSupprimerRita j'adore "l'envie féroce", je le ressens ainsi!
RépondreSupprimerHier, je suis arrivée à la fin en deux petites heures, alors que les 50 premières pages... Bon, je vais laisser lire celles qui l'ont décidé avant de commenter davantage. Tout de même, j'ai peiné à m'endormir...
J'ai lu Mal de pierre, j'ai aimé mais ça n'a pas été un coupde coeur. Celui-là me tente.
RépondreSupprimerPour moi, mal de pierre a été renversant, cette histoire déjà peu commune, riche en si peu de pages, et cette chute qui te permet une toute autre mise en perspective! Oh si pour moi, un vrai coup de coeur!
RépondreSupprimerLe nouveau, on en reparlera quand celles qui veulent le lire, l'auront lu!